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  • J.O. Logeents sociaux souris cafards punaises de lit logement insalubre


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    Le Voleur Milliardaire Hématophage, les Jeux Odieux et la Publicité,

     

     

     

    Je réfléchissais à la rédaction de ce texte lorsque j'ai vu une publicité pour un lunetier dont le slogan est :

     

    « Respectez les gens avec des lunettes, ils paient cher pour voir vos gueules ».

     

    Sa parenté avec la cérémonie d'ouverture des J.O. m'a immédiatement sauté aux yeux.

     

    Ce texte appelle au respect et en même temps en manque totalement à l'égard de ses lecteurs et lectrices non porteurs de lunettes qu'il agresse gratuitement. Ceux et celles qui portent des lunettes doivent être respectés parce qu'ils ont de l'argent. Le monde est divisé entre les personnes qui portent des lunettes et celles qui n'en portent pas.La syntaxe est réduite à une virgule, la grossièreté vient au secours de la pauvreté du vocabulaire qui est celle de l'auteur ou de l'autrice ou/et en même temps celle, présumée avec un grand mépris, du public lecteur.

     

     

     

    Schizophrénie, agressivité, division, culte de l'argent, langage pauvre et grossier, mépris du peuple, tout y est et pire encore dans la cérémonie des J.O..

     

     

     

    Ainsi prenons le thème prétendu : « Paris, c'est l'Amour ». Qui peut reconnaître toutes les formes de l'Amour dans ces contorsions volontairement, exclusivement, violemment érotiques ? L'Amour se résume-t-il au Sexe? Le Sexe à la Bacchanale? Est-il supportable que ce trio qui claque violemment la porte au nez du spectateur avec force grimaces, contorsions et maquillages outrés soit justifié par une référence à Jules et Jim, la poésie même, la complexité, l'élégance, l'audace, la délicatesse, la subtilité, la douce et pourtant douloureuse amertume, tout entières contenues dans ce chef-d’œuvre ? Les tableaux des J.O. en sont l'exact opposé.

     

    Qui peut prétendre parler de l'Amour en ne parlant que de l'amour LGBTQ (et c'est une excellente chose de parler de lui), et en ne le présentant que sous cette esthétique et ces attitudes qui ne sont majoritairement que celles du monde restreint et riche du « clubbing » ? C'est un choix exclusif qui ne concerne pas une large majorité des amoureux et des amoureuses de France et d'ailleurs, un choix qui divise et non un choix qui rassemble. Un choix schizophrénique par la violence des images proposées pour représenter l'amour.

     

    Voyez comme tous les ingrédients de la publicité citée ci-dessus, sont présents : agressivité, violence, schizophrénie, division, exclusion, réduction de l'amour au sexe et du sexe à l'exhibition et à l'obscénité. J'entends déjà la question indignée : « qu'est-ce que l'obscénité ? Qui êtes-vous pour juger ...». Posez-la au public, posez-la à ce cantonnier bonhomme de Seine-et-Marne qui me disait le lendemain, après un long silence, une mimique perplexe et un haussement d'épaules : «  c'était un truc de parisiens, non ? ».

     

     

     

    A propos d'obscénité, par quel mot qualifier le tableau des grooms poussant sur les chariots typiques des Palaces qu'une très large majorité du peuple de France n'a jamais approchés, d'énormes malles Vuitton qu'une très large majorité du peuple de France ne pourrait remplir ? Les grooms, derniers de cordée, esclaves modernes, poussent les dessous, les montres et les costards (ceux dont Macron dit qu'il n'y a « qu'à travailler pour se les payer ») de Bernard Arnault, le sponsor dont la fortune est estimée par Forbes à 207 milliards de dollars et qui ne donne que 150 millions aux J.O., s'en vantant ainsi : « Les négociations ont été dures avec le Cojop. C'est la culture de notre entreprise ». (Sur l'énorme publicité que Le Voleur Milliardaire Hématophage, suceur de la sueur des bénévoles et du sang des exploités d'ici et d'ailleurs, a exigée en échange tout au long des J.O., je vous renvoie au Monde daté des 19 et 20 juillet en page 7).

     

     

     

    Ne valait-il pas mieux célébrer, plutôt que Vuitton qui n'a plus besoin de publicité, les PME, les artisans du Patrimoine, les Compagnons, montrer leurs visages et leurs œuvres multiples et métissés, ceux, par exemple, qui restaurent le Patrimoine avec un savoir-faire exceptionnel plutôt que des danseurs sans chorégraphie pendus comme les nouveaux Père Noël et si peu proportionnés à Notre-Dame qu'ils en étaient presque invisibles ?

     

     

     

    A propos de prétendue joyeuse réconciliation nationale grâce aux J.O., peut-on m'expliquer comment la parodie de la Cène peut y contribuer ? Soyons indulgente et acceptons de parier que le scénariste a tablé sur le sens de l'humour des catholiques et pardonnons-lui la lâcheté qui lui a fait renier l'allusion (car si ce n'était lâcheté, ce serait tragique inculture). Mais pourquoi des seuls catholiques ? La France ne compte que 29% de catholiques dont seulement 8% de pratiquants, 10% de musulmans et des protestants, des juifs, des bouddhistes, etc. Que vaut aux seuls catholiques tant d'honneur ou tant d'indignité ? S'il est jugé, (curieusement), opportun et rassembleur de se moquer de la croyance religieuse, n'est-ce pas diviser et montrer de la lâcheté et encourager les rancœurs contre les autres religions épargnées et l'Islam en particulier, que de ne s'en prendre qu'au catholicisme ? Cela ne manquera pas d'alimenter le discours clivant selon lequel on ne peut pas critiquer l'Islam.

     

    Et si l'on s'en prend au catholicisme, est-ce le bon choix de s'en prendre à Jésus dont le message ultime et si admirable (même pour l'athée que je suis) à quelques heures de sa crucifixion était « Aimez-vous les uns les autres et portez cette parole à travers le Monde » ? Ne valait-il pas mieux s'en prendre à ceux qui, papes, cardinaux, prélats, religieux de tous poils, ont dans les ors et les palais dévoyé et piétiné sa parole ?

     

     

     

    A propos d'unité nationale encore, était-ce mettre à son service l'Histoire en montrant la tête coupée de Marie-Antoinette ? Ne valait-il pas mieux parler des Lumières, de Voltaire, de Rousseau, de Montesquieu ? Au lieu de résumer 1789 à la violence, aux divisions sanglantes, aux horreurs des exécutions, des trahisons et des crimes commis de tous côtés, ne pouvait-on exalter ce qui en a fait la grandeur et de là passer à ce qui a fait la grandeur de mai 68, au-delà des déceptions qui ont pu s'ensuivre?

     

     

     

    Et notre héritage gréco-romain, fallait-il le résumer à ce Bacchus obèse et peinturluré alors que la victoire de Samothrace fait la gloire du Louvre ? Les philosophes dits « grecs » et « romains » mais qui ont vécu dans tout le bassin méditerranéen, la Joconde, Picasso, etc., ne se prêtaient-ils pas mieux à la célébration urgente du métissage méditerranéen de nos cultures ?

     

     

     

    Mais il fallait peut-être voir un époustouflant symbole d'unité par-delà les genres, les classes, les richesses lorsque Aya Nakamura s'est avancée en caressant son sexe au milieu de la Garde Républicaine qui tentait de se mettre au diapason par des mouvements de danse dont elle n'avait manifestement pas l'habitude. Je reste perplexe sur le résultat.

     

     

     

    Quant à la beauté, c'est affaire de goût dont on ne discute pas, me direz-vous. Mais enfin, personne n'aura remarqué que Lady Gaga est à Zizi Jeanmaire ce que Macron est à Marilyn Monroe ? Que ses boys la dissimulaient derrière leurs plumes pour cacher qu'ils la soutenaient alors qu'elle menaçait de se casser la figure dans la descente ? Qu'elle branlait sans danser ? Que ses boys cherchaient non à danser ensemble mais chacun à être plus vu que les autres, qu'ils ne bougeaient pas en corps de ballet mais en rivaux ?

     

     

     

    Et que dire du french cancan ? Le minimum attendu du French cancan est une éblouissante coordination. Elle était absente.

     

     

     

    Que dire des bateaux ? Le plus minable fut celui qui vint en premier. Rouillé, fatigué, il parut proclamer le manque de moyens, les fonds de tiroir grattés pour achever coûte que coûte ce projet qui se croyait pharaonique. D'autres ont suivi qui étaient beaucoup plus reluisants ; mais c'était une différence si flagrante, si désobligeante, pourquoi ne les avoir pas tous décorés plus harmonieusement, en gommant leur inégalité de richesse ?

     

     

     

    Que dire de ce défilé de mode sur un podium dont l'agitation désordonnée, la sexualité violente et les mannequins grimaçants empêchaient d'apprécier la beauté et la créativité des tenues ? Un défilé qui aurait, avec l'élégance et la solennité qui convenaient, remonté le temps de Poiré à ces nouveaux créateurs, en passant par Dior, Grès, Chanel, Lacroix, Mugler, etc, aurait bien mieux fait briller ce « génie français ».

     

     

     

    Certains ont eu l'indélicatesse de souligner que, sur les quais, on s'ennuyait ferme. Mauvais esprits, ronchonneurs ! Je ne les suis pas. Ils n'avaient qu'à rester devant leur télévision.

     

     

     

    Réjouissons-nous malgré tout d'avoir vu et entendu Marina Viotti, sublime, et Céline Dion, admirable de courage et de talent.

     

     

     

     

     

    P.S. Enfin permettez-moi de taquiner le Prince puisque Macron a voulu faire un usage politique des J.O. Il m'a réjouie aussi de le voir entendre des compliments à l'adresse de Anne Hidalgo, puis, forcé par les huées, s'en tenir, furieux, à une seule phrase d'ouverture, tandis que manifestement, Brigitte faisait la g... (la boucle est bouclée).

     

     

    P.P.S: j'ai reçu au DAL une personne engagée comme agent de sécurité aux J.O. payée 50 eus/jour pour 8h de travail.

    207 milliards d'euros : 365 jours x 8h = nettement moins.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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